Queens & Kings of Bel Canto

15 avril 2007

Marilyn horne dans Tancredi

Si Callas, Sutherland et Caballe ont remis Rossini, Donizetti et Bellini au goût du jour en interpétant les grandes héroïnes de ce répertoire, elles ont été secondé dans cette lourde tache par l'immense Marilyn Horne qui interpréta à leur côté nombre de comparses écrits pour sa belle voix d'alto. Elle fut leur Adalgisa, leur Giovanna Seymour ou encore leur Arsace. Ici, dans Tancredi, c'est elle qui a le rôle titre qu'elle expose ici avec tout son talent dans son air d'entrée "Di Tanti Palpiti" aussi connu sous le nom de "Air du riz" car Rossini l'aurait composé en faisant cuire du riz pour son repas...


Monserrat Caballe dans Semiramide

Après Callas il y en a eu deux : Sutherland et Caballe. Voici la seconde dans une mythique production de Semiramide (entourée de Horne et de Ramey) donnée à Aix en 1980. d'aucun tuerait père et mère pour pouvoir aujourd'hui assister à une telle représentation....


William Matteuzzi dans La Scala Di Seta

Troisième grand ténor rossinien de ces dernières décénies, ici dans un des premiers operas du cygne de Pesaro. Le timbre n'est pas des plus chaleureux, mais quelle virtuosité et quels aigus !


June Anderson, Rockwell Blake et Chris Merritt dans Otello

l'Otello de Rossini est moins connu que celui de Verdi. Il recèle pourtant bien des merveilles musicales tel ce trio interprété ici magistralement par la grande June et deux des ténors rossiniens les plus émérites de ces dernières décénies.


Cecilia Bartoli dans La Cenerentola

Elle a depuis quelques temps abandonné le répertoire de bel canto italien du début XIXème pour se consacrer au baroque. De même elle chante plus aujourd'hui dans la tessiture de soprano que dans celle de mezzo. A entendre le brio avec lequel elle exécute ce final de La Cenerentola, je ne peux que le regretter...


28 mars 2007

Angelica Kirchschlager dans Gianni Schicchi

Ce n'est ni son répertoire de prédilection, ni écrit pour son type de voix, mais elle en fait quelque chose d'aussi joli qu'elle et de très chaleureux.


06 février 2007

Jennifer Larmore dans L'Italiana In Algeri

Rossini a écrit quelques un de ses plus beaux rôles féminin pour des voix de contralto coloratures. Berganza, Bartoli, Kasarova et Larmore sont parmi mes artistes favorites dans ce répertoire. J'aime moins L'Italienne à Alger que Le Barbier de Séville ou la Cenerentola, mais cet opera recèle quelques beaux airs comme celui-ci.

Vasselina Kasarova dans Orphée et Euridyce

Lorsque je l'ai découverte pour la première fois elle chantait Romeo dans I Capuleti de Bellini. Je l'ai depuis entendu en live dans Handel, Mozart et Rossini. Elle interprète souvent des rôles de travesti comme ici en Orphée où sa belle voix gravissime fait merveille. Je l'adore.

10 novembre 2006

Edita Gruberova dans Roberto Devereux

Parmi tous les bouleversants Finale composés par Donizetti, je trouve que celui-ci est le plus prenant.
Par jalousie la Reine Elisabeth condamne à mort l'homme qu'elle aime.
Lorsqu'elle comprend qu'elle a été manipulée, elle manque de perdre la raison.
C'est dans ce type de scène qu'en live la grandeEdita donne le meilleur d'elle-même, tant scéniquement que vocalement.
Elle est quasiment seule à chanter pendant 20 minutes et chaque note qu'elle emet me fait frissoner d'horreur et de bonheur.
Je vais la voir dans Lucia à Barcelone dans un mois.
Vivement.

20 octobre 2006

Natalie Dessay dans Candide


"Glitter & be Gay"...
Mon hymne !
Léonard Bernstein a écrit pour sa Cunégonde un air brillantissime auquel même en version de concert Madame Dessay apporte ici tout son talent d'actrice et de colorature étonnante. J'adore !
Elle le fait différemment mais à mon avis tout aussi bien ici et .
(on peut noter l'évolution de sa voix entre ces deux extraits, dûe aux soucis de santés qu'elle a eus entretemps et dont elle ne s'est pas cachée)

22 août 2006

Mariella Devia dans Lucia di Lammermoor


Autre grande scène de folie célèbre.
Pour marier de force la virginale Lucia à un riche et vieux barbon et ainsi redresser les finances de la famille, on lui a fait croire que son amant s'était définitivement désintéressé d'elle.
Elle signe le registre avec un immense dégoût et un désespoir certain.
Evidemment, à peine sa signature aposée, son amant réapparait en plein milieu du mariage et la traite d'infidèle, ce qui n'améliore pas son équilibre mental.
La nuit de noce est tragique : elle sort de la chambre nuptiale un poignard ensanglanté à la main.
Elle a tué son mari et a perdu définitivement la raison.
La longue scène de folie à l'issue de laquelle elle tombera quasi morte commence alors.
Hors de toute réalité, Lucia réinvente le mariage dont elle avait rêvé.
Mariella Devia vient de chanter à Milan la dernière Lucia de sa carrière.
Je l'avais vue le chanter à Bastille il y a plus de 10 ans.
Elle est hallucinante (pour peu qu'on accepte de croire en une virginale Lucia incarnée par une diva ménopausée !) et ce qui se passe à partir de la septième minute m'a toujours paru surnaturel.
Mais la scène ne s'arrête pas là. On n'en est qu'à la moitié. La suite n'est pas moins éprouvante :


Mais Scotto, Sutherland ou Gruberova tombent très bien aussi !

Lucia Aliberti dans I Puritani


On trouve des scènes de folie dans beaucoup d'Opera de Bellini et de Donizetti.
Ici, dans le dernier Opera composé par Bellini, Elvira perd momentanément la tête lorsqu'elle apprend que son bien aimé a été condamné à mort.
Elle est alors la principale protagoniste d'une longue scène durant laquelle sa folie passe par plusieurs stades, à peine interrompue de temps à autres par les commentaires attristés de son entourage qui assiste impuissant à son délire.
La scène se termine ici par une cabalette durant laquelle elle appelle son amant (pourtant absent) à s'enfuir avec elle pour echapper à tous leurs tourments.
Ce sont des morceaux de bravoure dans lesquels Callas ou Sutherland ont hissé la barre très haut. Mais je trouve que les Gruberova, Anderson, Dessay et quelques autres comme ici Aliberti sont aussi tout à fait à leur place dans ce répertoire.

June Anderson dans La Sonnambula


Rossini a introduit un style de finale qui sera souvent repris par Donizetti et Bellini : un grand air interprété par l'héroïne soutenu par le choeur et les autres protagonistes. Lorsque l'Opera est tragique, en général elle s'écroule morte ou presque à la fin.
Lorsque comme ici l'histoire se termine bien, c'est la liesse générale qui s'exprime par un feu d'artifice vocal pour lequel June Anderson étincelle ici brillamment.
(j'adore ici l'indiscipline du public qui applaudit avant la fin et se barre à peine le rideau tombé).

Roberto Alagna Dans L'Elisir d'Amore


Una furtiva Lagrima...
Pierre de touche des ténors qui s'y frottent tous de manière différente.
Pavarotti en fait un grand moment dramatique.
Florez au contraire y met plus de virtuosité charmeuse que d'âme amoureuse.
Villazon semble y vivre une crise existentielle de premier ordre.
J'aime l'interprétation plus romantique d'Alagna, tout en émouvante et sensuelle séduction.

Samuel Ramey dans Semiramide


Comme ça manquait de voix de basse par ici pour le moment, j'ai choisi clui que je préfère dans ce registre...
Qu'il interprète Mozart, Rossini, Verdi ou Offenbach, il m'impressionne toujours.
Ce grand air d'Assur dans Semiramide est un grand air typique des opera belcantistes : une première partie lente qui permet à l'interprète de faire preuve de ses talents expressionnistes, une transition centrale avec intervention du choeur, puis la caballette, plus rapide qui lui permet de faire la démonstration de toute sa virtuosité, soutenu par le choeur qu'il doit dominer pour la note finale.

18 août 2006

Maxim Mironov dans L'Italiana In Algeri


Alors lui, c'est quand il veut, où il veut.....
Bien que je lui préfère Florez vocalement, je lui trouve scéniquement quelques attributs forts séduisants....
à suivre....

Natalie Dessay dans Les Contes d'Hoffmann


J'ai eu la chance d'assister à cette réprésentation aussi.
La présence scénique et l'aisance vocale de Dessay, même dans un très court rôle doit pouvoir convaincre tout un chacun qu'on ne s'ennuie pas forcément à l'Opera...
Quel abattage !
(On voit la même scène mieux filmée ici par Désirée Rencatore qui n'y démérite pas et ici une Dessay plus sage dans une dans mise en scène plus glauque et enfin ici elle fait encore des éclats dans une représentation très venteuse à Orange)

Juan Diego Florez dans La Cenerentola


J'ai eu la chance d'aller cet été là à Pesaro pour assister à cette réprésentation.
J'ai été violemment impressioné par son Don Ramiro.
Son physique de jeune premier, sa voix d'airain et ses vocalises aériennes...
J'étais séduit et envouté.
D'autant que cet air est un de mes préférés parmi ceux que Rossini a composé poue ténor.
Et que La Cenerentola reste pour moi source d'un insurpassable plaisir opératique....

Joan Sutherland dans Norma


Vocalement l'héritière directe de la précédente, Dame Joan est d'une autre stature...
Après l'incandescente Maria, cette majestueuse australienne a continué de préparer le terrain pour les suivantes dans un répertoire un peu oublié durant les décénies précédentes....
On l'entend ici interpréter justement la cabalette du premier air de Norma. Cette cabalette s'enchaine en principe directement au Casta Diva..

Maria Callas Dans Norma


Que dire ?
Cet air-là par cette femme-là...
Déjà, l'entendre est grandiose, mais en plus la voir !
Quel bonheur !
... et quel malheur de n'être pas né plus tôt....
(à noter que comme ce qui se passe dans de nombreuses compilations, l'air n'est pas donné ici dans son intégralité, c'est à dire avec la cabalette finale qui donne de la Druidesse un aperçu plus conforme de son caractère....)